En 2023, 11 359 chefs d’entreprise ont perdu leur emploi en Île-de-France. C’est 3 047 femmes et hommes de plus qu’en 2022, soit une hausse de 36,7 % sur un an, selon l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs de l’association GSC et du groupe Altares.
“Les chiffres de 2023 sont très alarmants, mais malheureusement peu surprenants. Hausse des taux d’intérêt, surendettement des entreprises, fin des aides Covid et du moratoire de l’Urssaf… de nombreux indicateurs laissaient craindre une accélération des liquidations judiciaires en France avec des pertes d’emploi importantes à la clé“, commente Anthony Streicher, président de l’association GSC, qui précise que chaque jour, en 2023, 31 dirigeants franciliens se retrouvaient au “chômage“.
Même les patrons expérimentés, à la tête d’une entreprise depuis sept en moyenne, ont été impactés.
L’ensemble de l’Île-de-France touchée
C’est l’ensemble de l’Île-de-France qui est touchée par cette augmentation du nombre d’entrepreneurs en situation de “chômage“. Mais Paris est le département le plus impacté, représentant près d’un tiers des pertes d’emploi de la région (3 431). Le Val-de-Marne enregistre la plus importante augmentation avec + 51,5 % d’entrepreneurs ayant perdu leur activité en un an. En Seine-Saint-Denis, 1 730 entrepreneurs sont concernés par la perte d’activité (+ 39,2 %).
Pas moins de 1 666 chefs d’entreprise se sont également retrouvés sans emploi en Seine-et-Marne, soit une hausse de 33,2 %. Ils sont 1 037 à avoir connu cette situation dans les Hauts-de-Seine (+ 38,3 %). Les Yvelines et l’Essonne comptabilisent respectivement 895 (+ 33 %) et 778 (+ 37,5 %) chefs d’entreprise ayant perdu leur activité professionnelle. Le Val-d’Oise a le plus faible taux d’augmentation, avec 848 dirigeants touchés, soit 22,9 % de plus qu’en 2022.
La perte d’activité touche une population mature
Les dirigeants concernés avaient un âge médian de 47,1 ans au niveau régional. À Paris, il atteint même 48,7 ans. La perte d’activité touche donc une population mature, pour laquelle le rebond professionnel sera plus difficile.
Près de sept entrepreneurs sur dix ayant perdu leur emploi en 2023 dirigeaient une structure de moins de trois salariés. Selon l’observatoire, ces chiffres confirment la plus grande vulnérabilité des entrepreneurs à la tête de petites structures.
“Depuis deux ans, je ne cesse d’alerter sur cette réalité et sur la nécessité d’informer les chefs d’entreprise sur les solutions perte d’emploi à leur disposition. L’inaction ne doit plus être une option“, souligne Anthony Streicher.
La moitié des pertes d’emploi en construction et commerce
Près de la moitié des pertes d’emploi de la Région se concentrent dans les secteurs de la construction et du commerce. Les dirigeants de la construction ont connu de grandes difficultés, avec 2763 personnes touchées, soit une augmentation de 37,4 %. L’inflation a durement affecté le commerce de détail avec 1 174 dirigeants concernés.
Dans le secteur de l’hébergement, restauration et débit de boissons, 1 305 personnes ont perdu leur emploi. La restauration concentre plus de 9 chefs d’entreprise sur 10 impactés du secteur.
“Certains secteurs comme le bâtiment devraient voir leur activité repartir mais, l’année 2024 s’annonce tout aussi délicate et doit nous amener à nous interroger sur le devenir de ces hommes et ces femmes“, ajoute Anthony Streicher, qui estime que pour préserver l’économie, nous devons d’abord “penser à protéger toutes celles et ceux qui créent nos richesses et nos emplois dans nos territoires“.
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