Une saison mi-figue, mi-raisin. À Versailles, les hôteliers font grise mine. Cette séquence estivale olympique semble ne pas être à la hauteur de leurs espérances. Malgré la présence d’un site olympique hors normes au château même, et de quatre autres dans le département, certains peinent à remplir leurs chambres, quand d’autres se consolent avec des délégations.
À l’hôtel du Bout du parc, l’ambiance est bonne. Ouvert depuis le 26 avril 2024, l’établissement est entièrement privatisé pour les JO et va héberger des grooms jusqu’au 12 août. « Notre établissement a été pensé pour les Jeux olympiques. Il y avait besoin d’un hôtel à proximité des écuries », explique Margaux Muracciole, sa directrice.
Les établissements ont du mal à faire le plein le week-end
« Cela se passe très bien », d’après la directrice d’un autre établissement situé en centre-ville. En plus de la clientèle saisonnière, une délégation avec des athlètes est également reçue. L’hôtel affiche complet du 26 juillet au 7 août. En revanche, « pour l’après, les JO ont plutôt un effet négatif », précise-t-elle.
« On est supposé être en haute saison en juillet et août avec une clientèle loisirs, familiale et internationale. Là, on n’a pas cet engouement. On a du mal à remplir les week-ends. »
Des tarifs de nuitée restés pourtant « raisonnables »
Une situation que l’on retrouve dans un autre hôtel à proximité, lui aussi complet sur plusieurs jours de compétition grâce à la venue d’officiels et d’athlètes, sans proposer de chambres individuelles. « Après, c’est pendant une courte période, observe la directrice de cet établissement. Je pense que les gens sont un peu frileux. Ils sont nombreux à nous appeler pour savoir comment aller vers Paris, se déplacer en voiture notamment avec les routes fermées pendant les épreuves de cyclisme. »
D’après elle, son nombre de réservations est en baisse par rapport à l’année dernière. Pourtant, question prix, elle l’assure, ses tarifs sont « restés raisonnables », passant de 145 € pour une nuit entre le 22 et le 23 juillet à 385 € entre le 30 et le 31 juillet.
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Un bilan « mitigé »
Une situation que relativise Olivier Bigot, président du Club hôtelier des Yvelines, une association qui réunit 42 hôtels, de 1 à 5 étoiles, dont huit à Versailles, à la tête du Dolce by Wyndham Versailles, ouvert depuis le 3 juin. Situé à Jouy-en-Josas, son établissement de 178 chambres a une fréquentation « tout à fait satisfaisante » pendant ces JO avec la réception de sportifs et de délégations d’équitation, de pentathlon, de golf et de cyclisme.
Pour le secteur, il conçoit que c’est « mitigé » : « Cela a tourné au ralenti les trois premières semaines avant les JO du côté des clients business, et c’était en demi-teinte sur la partie tourisme. »
« L’ensemble des hôteliers bénéficient d’un taux de fréquentation plutôt favorable sur la période des JO grâce à la proximité des épreuves. »
D’après lui, « c’est normal » que la période d’août soit « plus calme », car malgré « l’attractivité du château, on n’est pas une destination de loisirs ». Et, il l’affirme, dans son établissement, il y a une reprise à la rentrée.
Une mauvaise année
« Ce n’est pas folichon », analyse, lui, Philippe Gouillosso, propriétaire du 2 étoiles le Home Saint-Louis, derrière son comptoir. Son établissement affiche un taux de 96 % d’occupation pendant la période des Jeux. Mais pour après, c’est plus clairsemé. Ça l’était déjà avant. « Je vais être obligé de baisser les tarifs pour essayer de remplir », projette-t-il.
« Globalement, c’est une mauvaise année. L’année dernière et en sortie du Covid, on avait très très bien travaillé. Certains pensent que ceux qui ne sont pas venus cette année viendront l’année prochaine… »
Le discours est plus alarmant pour une autre responsable d’hôtel : « Pour la période des JO, nous sommes à 30 % de taux d’occupation. » D’après elle, c’est l’augmentation excessive des prix qui fait fuir les touristes.
« Toutes les sociétés qui devaient venir en juillet ne viennent pas car elles me disent que les chambres sont hors de prix. Quand je vois les tarifs de certains établissements qui vendaient à 1 000 € la nuit, c’est du racket ! »
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