Le Vélodrome de Marseille, le stade de l’Olympique Lyonnais, ou encore celui du centre d’entraînement de London Colney. Ces infrastructures sportives ont toutes quelque chose en commun : leur pelouse. Chacune a été fournie par l’entreprise Natural Grass, située à Marcoussis (Essonne), spécialiste et pionnier de la pelouse « naturelle renforcée ».
C’est justement sous l’un des terrains du Centre National de rugby , à Marcoussis, que celle-ci expérimente un tout nouveau prototype. Depuis près de six ans, l’entreprise développe Aquaflow, un système de nappe phréatique pour terrain de sport. « Sous la pelouse hybride, une zone de stockage d’eau est présente avec une capacité allant jusqu’à 1.500 mètres cubes. Au-dessus, une zone dédiée à l’irrigation permet directement aux racines de la pelouse de s’hydrater en eau », explique Bertrand Picard, le CEO de Natural Grass.
Des économies d’eau de 60 à 100 %
L’arrosage de la pelouse par les racines, de manière naturelle, « permet d’avoir des terrains plus vigoureux, plus sains », développe le fondateur. La pelouse, riche en eau et en minéraux, aurait ainsi moins besoin d’engrais et près de zéro besoin en phytosanitaire. Grâce à un système intelligent de gestion de l’eau, l’utilisateur peut contrôler le volume d’eau sous la pelouse. A la manière d’une nappe phréatique intelligente, donc. « Ce système permet de faire des économies d’eau de 60 à 100 % en fonction des régions », affirme Bertrand Picard.
De quoi remédier aux nouveaux problèmes des stades pendant l’été : les restrictions d’arrosage pendant les périodes sèches. Aquaflow garantit en effet trente jours d’autonomie sans aucun apport en eau extérieur. Commercialisée dès l’année prochaine, une quinzaine de clubs de différents pays serait déjà intéressée.
Une suite logique, alors que depuis 2009 la première technologie de la PME, les pelouses renforcées, « des pelouses naturelles mais enracinées dans un substrat alliant liège, sable, et fibres recyclées », gourmandes en eau, rencontrent un réel succès.
Les JO équipés en pelouse renforcée
La PME de 120 salariés s’est même développée avec des filiales en Espagne, en Afrique du Nord, en Belgique et en Angleterre. Son chiffre d’affaires a dépassé 20 millions d’euros l’année dernière. Plus d’une centaine de terrains dans huit pays, dont 30 centres d’entraînement et 45 stades comme celui du Real Madrid ou Arsenal, est aujourd’hui équipée par Natural Grass. Nombre de pelouses de la PME serviront d’ailleurs pendant les JO de Paris 2024, notamment celle du Parc des Princes à Paris et du Golf national de Saint-Quentin-en-Yvelines .
« Les pelouses hybrides sont devenues la norme, car elles permettent plus de sécurité aux joueurs et réduisent les risques de blessure », prône Bernard Picard. Près de 90 % des terrains de foot de ligue 1 en sont recouverts, selon l’entreprise.
Mais leur consommation en eau leur nuit. « A cause du drainage de la pluie, les besoins en eau d’une pelouse hybride sur un terrain de foot peuvent aller jusqu’à deux piscines olympiques par an », regrette le chef d’entreprise. Aquaflow, dont le surcoût représente 25 % par rapport à un terrain renforcé traditionnel – d’environ 1 million d’euros – est censé incarner une solution.
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